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Retrouvé cette page dans "Au pays de mes racines" de Marie Cardinal. Elle dit la détresse de Marie enfant qui savait, depuis presque toujours, le désamour que sa mère lui vouait :
"Ma mère m'amenait ici sur la tombe de ma soeur. Elle ne s'était jamais consolée d'avoir perdu cette enfant et, quand on venait au cimetière, c'était avec de l'émoi dans tout son être. Malgré son extrême retenue, je la sentais agitée des pieds à la tête. Je sentais que je la perdais, que son attention m'échappait, que j'étais incapable de remplacer l'autre. J'étais écrasée. Mon désir de l'aimer s'effilochait, sortait de moi et se perdait dans le néant de son indifférence. J'étais une source de vide. Incapable même de détester ma soeur, que je n'avais jamais vue. Annulée."
Annulée. Un mot qui frappe à l'estomac, qui dit la vertigineuse angoisse d'une enfant refusée, littéralement effacée. Comment se reconstruire après cela ? Marie Cardinal y est parvenue et de façon magistrale. Rien n'est donc jamais perdu d'avance ...
Commentaires
Je n'ai pas lu ce livre et je ne le lirai sans doute pas. Certes, l'enfance de cette femme n'a pas dû être drôle, mais elle a trouvé un exutoire dans l'écriture. Beaucoup pourraient en faire autant : quelle enfance a été parfaite ? Chacun enferme ses tristesses et continue d'avancer. Être adulte, c'est savoir passer sur ses traumatismes d'enfance. J'en connais qui n'ont jamais rien digéré et qui font payer aux membres de la fratrie leur malaise. Il me semble que ceux-là n'ont pas su biffer ces "blessures" qui n'ont de cesse de raviver les souvenirs les plus moches, comme s'il leur était impossible de fermer la porte ; condamner la porte de l'enfance, c'est nettement plus sain que de l'ouvrir à temps continu.
En ce temps-là les filles n'étaient ni désirées ni aimées , je ne le sais que trop ... C'est long et difficile d'en ressortir , il faut qu'un autre vous donne un inconditionnel amour
Viens de relire (ce n'est pas triste! )
...survivre à cela "qu'en " renonçant à son statut de victime. Expériences "vécues" .
Elle raconte son analyse dans "les Mots pour le dire" . J'avais oublié de le préciser. Elle laisse exprimer son corps de souffrance (celle de l'enfant dans son corps d'adulte) qui revêt une certaine forme hystérique/histrionique?
Sa mère l'amenait avec elle se recueillir sur la tombe de sa soeur ( pas très malin) : la réminiscence de ce souvenir c'est celle qui l'habitait dans son corps/coeur d'enfant avec toutes les émotions qui vont avec elle.
Je voulais préciser aussi: sa mère n'est responsable de rien dans le fait qu'elle était plus "agie" qu'agissante.
Comme est "agie", Marie Cardinal , lorsqu'elle nous livre ses souffrances d'enfant non-désiré ( ou perçu comme tel/ il est vrai que sa mère n'était pas du genre démonstrative et sûrement passement déréglée elle-aussi) souffrances non-résolues dans son corps d'adulte. Si elle a réussi à se reconstruire ce n'est qu'en lâchant prise: ne plus être agie par des souffrances liées au passé avec la foultitude d'émotions négatives qui vont avec. Qui n'ont plus lieu d'être . Cela ne se fait pas d'un coup de cuillère à pot. Une fois libéré(e) de nos adhérences douloureuses l'on devient agissant pleinement pour accéder à la joie du vivre vivant.
Si elle a réussi à se reconstruire cela ne sert donc à rien de s'apitoyer sur l'enfant qu'elle a été mais qu'elle n'est plus présentement.
Ceci dit, elle est morte et enterrée, depuis un certain temps.
Il est parti trop tôt. En Chine, l'infanticide existe toujours. Peut-être moins, les couples ne pouvaient élever qu'un enfant unique. C'est en passe de changer. Donc le surplus: à la poubelle!
D'autant si enfant unique: il valait mieux naître garçon!
Pour en revenir à Marie Cardinal. Sa mère n'en voulait pas dès le départ. Sa mère n'avait probablement pas résolu certaines problématiques liées à son vécu personnel.
La perte d'un enfant (soeur de Marie Cardinal) de 11 mois (je crois) d'une tuberculose. Le père en est mort aussi.
L'exil ensuite/ la perte d'Algérie ( c'est une pied-noir ) . Marie Cardinal a su bi le deuil/ la perte de deux enfants/accident de moto. L'auteur raconte (de façon romancée ) 7 ans d'analyse / pour tenter de règler son dérèglement (au sens propre comme au sens figuré ) . L'on ne peut survivre à cela quand renonçant à son statut de victime ( sa mère n'est coupable de rien) qui est le plus souvent fondée sur la croyance que le passé est plus puissant que le présent. Les autres, ou ce qu'ils sont censés nous avoir faits, ne sont en rien responsables de ce qu'on l'est devenus.Ce que l'on est présentement devenu.
Personne d'autre que nous est responsable de ce qu'on a fait de nos expériences vécues aussi terribles soient-elles. Les effets de ces expériences vécus font partie du passé (une Lapalissade) donc par conséquent ne peuvent pas l'emporter sur le pouvoir de l'instant présent. Comme dirait l'autre: Accepter ce qui est. Pas de vie possible sans pardon et compassion.
Bonjour Florentin.
J'ai lu plusieurs livres de Marie Cardinal, dont le célèbre "Les Mots pour le dire" , "La clé sur la porte", "Les Grands Désordres", "Le Passé empiété ". Mais pas souvenir d'avoir lu "Aux pays de mes racines" .
Enceinte , "sa mère avait voulu avorter d'elle".
En vain. D'entrée de jeu c'était mal parti.
Pas nécessairement. Certaines femmes ayant voulu avorter, après la naissance non-désirée de leur enfant, parviennent à établir un lien puissant/aimant avec leur enfant. Il fut une époque (avant qu'elles puissent disposer de moyens contraceptifs) les femmes usaient de l'avortement pour réguler le nombre d'enfants. Même en disposant des moyens contraceptifs, certaines femmes choisissent toujours d'avorter. A une certaine époque pas très éloignée, en France et ailleurs, on pratiquait l'infanticide . Je ne dis
Intense ....et triste
Tant mieux si l'idée de pouvoir se reconstruire est possible !
Bises Florentin
Intense ....et triste
Tant mieux si l'idée de pouvoir se reconstruire est possible !
Bises Florentin
je comprends car je vis à peu près ce genre de cauchemar. Depuis ma naissance,ma mère me hait et m'a toujours laissée comme simplement la fille de mon père qu'elle méprisait tout autant.. je ne sais pourquoi et ne le saurai jamais. juste un esprit torturé c'est sans pourquoi.. j'assume, j'avance modifiée.. mon " karma ". bise.
Bonjour Florentin
deux fois triste cette histoire
pour te répondre, la déco des cathédrales est fort poussée aussi
Je te souhaite un très bon mardi
Nos amitiés bises
René
coucou Florentin,ça prend au cœur, aux tripes,j'ai les larmes au bord des n'oeils..Annulée c'est tellement fort, profond qu'on pourrait hair sa mère d'avoir agi ainsi ,elle était dans sa douleur sans se rendre compte qu'elle plongeait son autre enfant dans le néant,je ne la critiquerais pas, ne la condamnerais pas ,c'était peut etre son seul moyen de surmonter son chagrin qui peutnous sembler choquant..J'ai connu dans mes jeunes années de maman une Dame qui avait mis au monde un fils mort né et qui a eu toutes les peines du monde à en avoir un autre qui fut aussi un garçon et cet enfant était peu équilibré,perturbé ..On lui serinait à longueur de temps pourquoi lui était mort et pas toi ,toi qui est nul,pas à la hauteur,lorsque tu entends ça ton cœur se déchire ,il se révolte et non on ne peut agir ainsi envers un enfant,l'amour ne tient pas de compte ,un enfant ne remplacera jamais un autre mais on l'aime tout autant et dans le cas d'une perte encore plus plus,il faut avoir une force morale incroyable pour se construire,une main tendue pour vivre heureux en grandissant,un parent pour un enfant c'est son monde,son repère,son havre de paix,son modèle...Un livre, une histoire qui met mon cœur à l'envers...Douce nuit..Bisous...
Un mot COUPERET : Terrible !
Bonsoir Florentin, terrible de perdre un enfant, mais c'est vraiment triste de ne pas aimer son autre fille, certainement une façon de rejeter la faute sur ce deuxième enfant, c'est fort courageux à cette femme, d'avoir pu se reconstruire...
Merci, bises, fanfan
ça doit être terrible de vivre une enfance comme ça !! affreux..
oui faut se reconstruire mais bon, les bases c'est important dans la vie ! elle est forte cette femme bravo !!!!
je pense à toi mon cher florentin vous devez pas en mener large ! ça souffle une horreur même à paris on flippe !!!
un bizou et une bonne soirée, à toi quand même j'espère qu'il n'y aura pas trop de dégats , je t'embrasse flO.
Bonsoir florentin souffrance des deux etres,perdre un enfant la plus grande souffrance qui soit et ne pas se sentir aimee une autre grande souffrance,triste,surement un bon livre,bonne soiree.
Annuler, c'est comme au rugby "Plafff"....
C'est terrible de perdre un enfant...
Ce n'est pas dans l'ordre des choses...
C'était juste un p'tit bonjour en passant
Jean
Perdre et retrouver...
Salut Florentin
Heureusement que de nos jours on trouve de bons psys ,pas forcement du premier coup mais ça existe ...
Une enfance détruite, il faut être fort pour se construire ensuite. Un de mes amis est né après le décès de son frère aîné, ses parents ont eu l'amour et l'intelligence de faire peser ce drame le moins possible sur lui, mais on sent malgré tout que c'est quelque chose de gravé en lui.
Bonne semaine,
amitiés,
léa
Quelle triste histoire, pas évident de réussir sa vie après une telle enfance...
Bises
poignant !