J'entends le glas qui tinte. Quelqu'un vient de mourir. Je lève un instant les yeux de mes papiers. La mort. Comment scotomiser cette angoisse qui nous étreint, qui nous rappelle la certitude de notre propre disparition ?
La mort est aujourd'hui un sujet tabou. On l'occulte au point de faire disparaître le mort lui-même, qu'on se presse de transporter au funerarium. Autrefois, la mort faisait moins peur. On vivait avec elle et on ne craignait pas de l'affronter. Et, lorsque l'un des siens passait de vie à trépas, on le veillait à la maison, souvent après l'avoir accompagné dans son agonie. Les voisins, les parents, les amis, tous se réunissaint autour de la dépouille du défunt. Et c'était l'occasion d'évoquer sa vie une dernière fois, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ce qui avait fait le tissu de son existence. Quelque part, on continuait de lui donner vie. Aujourd'hui, on se dépêche de tout effacer. Dommage !
Commentaires
Salut Florentin
Le commerce lucratif engendré par le renouvellement de notre espèce ne souffre pas de sentimentalisme ...efficacité avant tout ,et nous adhérons comme nous adhérons a l'hyper consommation de biens made in PRC .
bonne journée
le premier mort que j'ai embrassé c'était mon père chez nous ....un choc et si depuis la série ne s'est plus arretée .... je ne s'habitue pas même si les chambres funéraires sont mieux adaptées que la maison
de tristes souvenirs d'ado.......
wk moins chaud .....
bon dimanche
c'est tout de même curieux à l'heure où la violence s'affiche de plus en plus sur nos écrans et dans les médias, la mort a été aseptisée, même le mot corbillard puisqu'on parle plus volontiers de " fourgon funéraire" comme si cela allait effacé ce qui n'est après tout qu'un passage obligé de notre vie.
le seul avantage c'est que cela a un peu" démocratisé " la mort, avant on jugeait de l’importance des gens par la richesse du décorum des corbillards et des chevaux.. et de la présence en grande pompe du curé, pour les indigents c'était plutôt un enterrement à la sauvette... déjà la lutte des classes !!
j'ai aussi connu cette époque où on faisait la toilette du mort et où on le veillait à son domicile... depuis les " pompes funèbres" se sont emparées de ce marché très juteux...
mais après tout la mort n'est qu'un passage dans un tunnel, au delà se situe la vraie lumière.
gros becs
marie
Tout est expéditif maintenant..
On veillait les morts, ils étaient chez eux..
On se réunissait après les obsèques pour évoquer le défunt..
Bonne fin de semaine Florentin gros bisous Rozy
J'avais déjà le blues ce matin avec les inondations le manque de soleil et les grèves ... alors là la boucle est bouclée !...
Bises mélancoliques !
on a eu la chance que ma petite mémé est décédée à la maison, maman l'a veillé, et on s'est tous réunnis, famille, amis de maman et à moi car mémé avait presque 104 ans donc plus d'amis ! on a beaucoup parlé d'elle, les voisins aussi sont venus, on etait une vingtaine dans sa maison on a goûté, bu un coup comme à la campagne, c'etait plus gai, ça nous a changé les idées ..dans certains pays ils font la fête, je trouve ça très bien, ils se rassemblent au moins !!! mais bon de nos jours les familles n'en sont plus .. se décomposent, se recomposent et des fois s'évaporent !!!!
bon c'est vendredi, tout va bien sauf l'eau qui monte !!! la prochaine fois je viens avec mes palmes et mon tuba lol.. je t'embrasse bonne soirée nuit bibi flo
Encore une réflexion fort intéressante que tu sors de la Manche...Je partage ton point de vue sur un sujet qui ne nous fait pas mourir...de rire et nous interpelle, parfois, nous laissant souvent désemparé...On se raccroche à ce que l'on peut dans ce siècle de la vitesse et...du virtuel....Soyons un peu philosophe puisque ne dit-on pas :"Philosopher c'est apprendre à mourir"...
la science repousse les limites de la mort, la chirurgie esthétique maintient une fausse jeunesse, comment pourrait on dans ces conditions accepter facilement la mort.
Maintenant on ne s’émeut que si la personne décédée est jeune, les "vieux" ils n’intéressent plus personne.
Alors comme tu dis ,vite on enterre, on brûle et on passe à autre chose, seules les familles restent avec leur peine, il en est peut être un peu différemment dans les campagnes, ou les églises sont encore pleines pour les enterrements , mais après une semaine plus personne n'en parle.
Salut Florentin, juste réflexion ? Mais c'est plutôt parce que les traditions se perdent. Dans le voyage de la campagne à la ville les traditions sont restées dans les placards... et oui mourir c'est passer dans une autre dimension et les anciens accompagnaient le morts pendant trois jours (d'où le mot trépas) pour le rassurer car il devait savoir que le chemin vers la Lumière était celui qu'il fallait emprunter pour ne pas rester sur terre collé à la matière....mais c'est une autre croyance....elle est Hermétique celle-là.....
Je ne crois pas en l'église. Maintenant, il faudrait être con pour dire qu'on est là par hasard. Ce qui m'étonne, c'est qu'on nous promet à tous qqchose après la mort, mais jamais personne ne semble s'intéresser à ce qu'il y a bien pu avoir avant la vie.
Sur le sujet, Brassens à écrit une belle chanson, "les funérailles d’antan"
Ton commentaire est très À propos... et me rappelle beaucoup de souvenirs, certains joyeux mais surtout tristes... Je partage toutefois ton opinion sur ce sujet difficile... Merci du touchant partage et bonne fin de journée.
musicalementd
Ce qui est pire que la mort, est en effet de ne plus parler à jamais du mort, une façon de lui donner une seconde mort. On vit dans une société ou on a peur de tout, des malades aussi.
C'est la vie !
Non, je ne crois pas à l’indifférence ni à la peur de la mort , tout au contraire, l'émotion est si forte que l'on préfère la masquer , la cacher , car vue peut être comme une marque de faiblesse .. A++
Comme tu as raison ! Je suis bouleversé par ton article...
Bonne journée !
Peut-être est-ce qu'autrefois le moert n'était pas tout à fait mort . Il était passé "dans une autre vie"; C'était moins définitif donc moins effayant
Et je crains que le fait de la cacher ainsi ne la rende encore plus terrifiante : comment apprivoiser l'idée de quelque chose qui "n'existe pas", puisqu'on le cache. Celle qu'on montre, c'est la mort violente, "accidentelle", "politique" ; à mon sens, on inverse complètement ce qu'il faudrait faire.