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Notes de lecture : Suzanne Prou

          Albin et sa soeur, Marthe, vieillissent ensemble dans l'ancestrale maison familiale. Un jour, ils reçoivent une dépêche, venue d'un village de la montagne. C'est un certain Morand qui les convie à une cérémonie. Ils s'étonnent, car ils ne connaissent personne de ce nom. Un lointain parent sans doute ...

          Pour quelle cérémonie ? Albin pense qu'il s'agit d'un enterrement. Marthe veut que ce soit un mariage. Celui qu'elle n'a personnellement jamais vécu. Elle aimait Louis, un jeune paysan, mais son frère n'a jamais voulu qu'elle l'épouse, exigeant qu'elle continue de tenir la maison. Aujourd'hui, comme tous les jours, elle va faire la vaisselle, préparer les repas et soigner les lapins. L'échec de sa vie lui apparaît soudain et fait naître en elle une violente rancoeur. Des idées de meurtre lui traversent alors l'esprit. Elle aiguise le couteau.
          Elle va passer à l'acte, quand la postière vient lui signaler que le télégramme était, en fait, destiné à un homonyme et annonçait non pas un mariage, mais une ordination. Déçue, soudain redescendue sur terre, elle range son couteau dans le tiroir et retourne à ses occupations.
          Atmosphère habituelle des romans de Suzanne Prou, riches d'une connaissance aiguë des ressorts psyhologiques qui conduisent les gens et les amènent parfois à des comportements étonnants.