Jeunes et pleins d'ardeur, ils s'étaient inscrits dans un groupe d'action qui visait la justice pour tous. Peu à peu, sans doute aussi récupérés par des forces pas très claires, ils s'étaient radicalisés et déshumanisés, ne reculant devant aucun moyen pour faire avancer leur cause. C'est ainsi, par exemple, que, kidnappant un responsable national, jugé corrompu, ils tuèrent son chauffeur, un innocent, qui risquait de nuire par son éventuel bavardage. Un simple pion, dans une affaire qui le dépassait, abattu sans états d'âme. Pour nos "justiciers", l'universel oblige parfois à négliger l'individuel.
Plus tard, rattrapés par la patrouille, jugés pour leurs crimes et celui-ci en particiulier; ils ne cillèrent pas à la lecture de l'acte d'accusation. Sauf l'une des leurs, qui, au spectacle de la veuve défaite, retrouva soudain sa faculté d'émotion et comprit que chaque mort infligée était une, douleur et désespoir.
Salutaire leçon. L'un des arguments du livre que je suis en train de lire et qui pose la question : toute cause mérite-t-elle qu'on fasse l'impasse sur l'homme en tant qu'individu, qu'on le sacrifie à la cause en question, si légitime soit-elle ?
Commentaires
Donne donc le titre de ce livre que je le lise. La rédemption est un thème essentiel de notre civilisation dite chrétienne. Une prise de conscience, voilà ce qui manque généralement aux criminels (en cols blancs ou pas). La fin justifie les moyens dit-on (regardons les grands groupes qui assassinent les petits). Mais la conscience est personnelle : je doute que ceux qui dominent aient des états d'âme.
Cela me fait penser à la pièce "Les justes" de Camus.
bises,
lea
C'est quel livre ?
Peu importe, il est vrai ..
La question est posée.
Dans les hautes sphères, on appelle cela « Des dommages collatéraux ». Dans le cas qui nous concerne, la justification des accusés me parait bien légère.