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Partage de lecture

          Refusant l'autorité américaine, ils s'étaient exilés entre le cap Sec et le cap Sauvagine, sur une terre du Québec, dure et sauvage, battue par les vents fous, avec des été "rognés aux deux bouts par le gel". Ils vivaient là, difficilement, mais tranquilles, à Griffin Creek, les Jones, les Brown, les Atkins et les Macdonald. Petit peuple qui se considérait comme élu. Mais le temps passant a pourri et moisi les maisons et les hommes. Aussi a-t-il suffi d'une seule nuit, en cet été de 1936, pour que se déchire l'histoire, avec le double meurtre des petites Atkins. Il est vrai qu'elle étaient trop belles et trop troublantes pour les hommes de cette petite communauté, abêtis et marqués par la consanguinité.
          Le meurtre est raconté - journal, lettres, souvenirs évoqués, dessins - par les acteurs du drame. Dont le révérend Nicolas Jones, pervers sexuel, les jumelles Pat et Pam, ses servantes, qui dessinent sur les murs les images de leur vie douloureuse, Perceval, l'idiot congénital, Steven Brown, le bellâtre, d'autres encore. Qui a tué et pourquoi ? Je vous laisse le cas échéant, la curiosité de le découvrir ...
          "Les fous de Bassan, ces oiseaux criards et désespérés, qui hantent le ciel et les souvenirs"